Sainte EUSTADIOLE, abbesse, fondatrice de Moyenmoutier (690)

  Fête : 8 juin

Eustadiole naquit à Bourges d'une famille sénatoriale très riche. Elle se maria et eut un fils nommé Tetradius, mais elle n'avait guère plus de vingt ans quand son mari mourut. Elle prit aussitôt la résolution de sanctifier son veuvage, et construisit, à la place de maisons qu’elle possédait à l’intérieur des murs de la cité, deux églises, l’une dédiée à la Vierge Marie, l’autre à la sainte martyre Eugénie ; puis elle fonda un monastère où des jeunes filles vinrent se ranger sous sa conduite ; elle les occupait à préparer des ornements sacrés et du linge d’autel pendant qu’elle faisait fabriquer des calices, des croix, des chandeliers et d’autres pièces d’orfèvrerie, avec ses bijoux et ses perles. Quand le monastère fut achevé, elle disposa de tous ses biens, ne se réservant rien du tout. Elle se soumettait à une rude ascèse et ne mangea jamais de viande pendant soixante-dix ans.

La charité, la douceur avec laquelle elle calmait les querelles l’avaient rendue très populaire et les malades ne craignaient pas de lui demander une guérison miraculeuse. Une grande sécheresse désolait le pays ; lors d’une visite à l’église Saint-Paul avec ses filles, elles demandèrent la pluie. Leurs prières furent exaucées si rapidement, qu’au dire de l’historien, « elles rentrèrent dans leur monastère aussi mouillées que si elles étaient tombées dans l’eau ».

Eustadiole mourut âgée de plus de quatre-vingt dix ans, à la fin du VIIe siècle. Ses funérailles présidées par l’évêque Roitius attirèrent une très grande foule.


Sources :

« Sainte Eustadiole, fondatrice du monastère de Moyen-Moutiers, à Bourges (VIIe siècle) », dans Paul Guérin, Les Petits Bollandistes : du 19 mai au 13 juin, t. VI, Paris, Bloud et Barral, 1876, p.531 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30736h/f537.item.texteImage)