Saint YRIEIX, abbé-fondateur d'Atane en Limousin (591)

  Fête : 25 août

Saint Yrieix naquit à Limoges vers l'an 511 ; il était fils de Jocond et de Pélagie, recommandables l'un et l'autre par leur noblesse et par leur vertu. Il reçut une éducation chrétienne, et fit de grands progrès dans les sciences. Ayant été envoyé à la cour d'Austrasie, il mérita l'estime et l'affection du roi Théodebert ; et si l'on en croit quelques auteurs, devint chancelier de ce prince. Saint Nicère, évêque de Trèves, qui avait remarqué sur sa figure quelque chose de divin, lui fit quitter le monde, et l'admit dans les rangs de ses clercs. Ce fut dans ce temps que Dieu montra sa sainteté par un signe miraculeux rapporté par saint Grégoire de Tours. Un jour, pendant que les clercs chantaient les psaumes à l'église, on vit descendre une colombe éclatante de blancheur, qui, après avoir voltigé autour d'Yrieix, se posa sur sa tête, comme pour indiquer qu'il était déjà tout rempli du saint Esprit. Comme il se trouvait déjà dans l'embarras et qu'il voulait l'éloigner, elle voltigea encore un peu, et de nouveau se posa sur sa tête et sur son scapulaire ; elle l'accompagna même comme en se jouant autour de lui jusqu'à la maison de l'évêque.

Son père et son frère étant morts, Yrieix revint à Limoges pour consoler sa mère. Mais il ne changea rien au plan de vie qu'il s'était tracé. Quelque temps après il fonda le monastère d'Atane, en Limousin, et en fut le premier abbé. Les religieux qu'il eut d'abord sous sa conduite étaient de sa propre famille. La règle qu'il leur donna était composée des institutions de Cassien, de celles de saint Basile et des maximes des anciens Pères. Pélagie, sa mère, fournissait les choses nécessaires à l'entretien de la communauté.

Saint Grégoire de Tours dit qu'il ne pourrait compter tous les malades que saint Yrieix a guéris par le signe de la croix. Une fois il fit jaillir une source abondante, d'une terre aride, en y plantant une baguette qu'il tenait à la main. Une autre fois, comme il bâtissait un oratoire en l'honneur de saint Julien, martyr, il fit cesser par ses prières une pluie torrentielle qui troublait les travaux. Après avoir institué par testament saint Hilaire et saint Martin ses héritiers, il fut enlevé de ce monde par une dysenterie, l'an 591, le 25 août.

Saint Ferréol, évêque de Limoges, assista à ses obsèques. Deux femmes possédées du démon y furent guéries. Le corps de saint Yrieix fut levé du tombeau par Saibrand, évêque de Limoges, le dimanche après les Rogations, 17 mai de l'année 1181.


Sources :

« Saint Arède ou Yriez, abbé fondateur du monastère d'Atane, au diocèse de Limoges », dans Paul Guérin, Les Petits Bollandistes : du 18 août au 9 septembre, t. X, Paris, Bloud et Barral, 1876, p.217 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30740r/f223.item)