Sainte ATHANASIE, fondatrice du monastère de Timie (860)

  Fête : 14 août

Issue d'une ancienne famille de la Grèce, Athanasie vint au monde au commencement du IXe siècle dans l'île d'Egine (Mer Egée). Nicétas, son père, et Irène, sa mère, étaient des personnes distinguées par leur qualité, leurs richesses, et surtout par leur vie exemplaire et leurs bonnes œuvres. Toute leur application fut de donner à leur fille une éducation chrétienne : à l'âge de sept ans, elle savait par cœur tous les psaumes et la vie des plus grandes saintes. Cette étude lui donna un goût prononcé pour la vertu, dans laquelle on lui vit faire de rapides et de solides progrès. Les exercices de piété, qui étaient la meilleure partie de ses occupations, furent les préludes de la sainteté éminente où elle arriva dans la suite.

Cependant, quand elle fut en âge, sa famille exigea qu'elle prit un époux, et elle lui offrit un jeune officier de haute naissance. Il mourut bientôt sur un champ de bataille. Le père d'Athanasie obligea sa fille de convoler à de secondes noces : notre sainte obéit avec regret ; mais elle eu presque aussitôt sujet de se réjouir : son mari, touché de la grâce, s'enferma dans un monastère. Libre de nouveau, Athanasie ne différa plus de se donner à Dieu tout entière. Elle distribua aux pauvres une partie de ses biens, et changea sa maison en un monastère, où elle reçut un grand nombre de veuves et de filles pieuses. Un saint prêtre leur donna une règle, une forme de vêtements, le voile religieux et se chargea de les diriger. Mise à la tête de cette communauté, notre sainte veuve regarda sa place de supérieure comme une obligation d'être plus humble, plus fervente, plus mortifiée que toutes ses compagnes.

Après quatre ans de séjour dans i'île d'Egine, fatiguée des marques d'estime, de vénération et de confiance qui lui étaient prodiguées par les gens de distinction, lasse aussi des injures et des calomnies des méchants, elle inspira le désir à ses compagnes de se retirer dans une solitude. Elles se choisirent un lieu désert, que leur procura un saint prêtre, et y élevèrent un monastère, qui prit le nom de Timie, et qui devint des plus florissants. La réputation d'Athanasie attira de toutes parts, dans cette pieuse enceinte, une foule d'âmes désireuses d'atteindre à la perfection.

Sur la fin de sa vie, elle redoubla ses austérités, et son oraison devint continuelle ; sa tendre dévotion à la sainte Vierge fut plus ardente que jamais ; presque tous ses entretiens avec ses filles avaient pour objet sa vie et son imitation, et son grand désir était de mourir la veille de ses fêtes. Elle obtint ce qu'elle désirait.

Le 3 août, étant tombée malade, elle eut une vision, qui lui annonçait sa fin prochaine. Elle vit venir à elle deux hommes vêtus de blanc, qui lui mirent en main ces mots : « Voici le rappel de votre exil ; réjouissez-vous ». Espérant mourir la veille de l'Assomption, elle passa les douze jours suivants dans une contemplation continuelle, et sans aucune nourriture. Le douzième jour, elle appela ses sœurs, qui vinrent l'entourer, fondant en larmes. « Je vous quitte, mes chères filles », leur dit-elle « mais espérons que le Dieu de miséricorde nous réunira toutes un jour au ciel, notre vraie patrie. Vivez dans la charité ». Elle se tut, ferma les yeux, et rendit doucement son âme à Dieu, la veille de l'Assomption, vers l'an 860. Ses miracles, avant et après sa mort, rendirent sa mémoire très-célèbre dans l'Eglise.


Sources :

« Sainte Athanasie, veuve, fondatrice du monastère de Timie, en Grèce », dans Paul Guérin, Les Petits Bollandistes : du 24 juillet au 17 août, t. IX, Paris, Bloud et Barral, 1876, p.541 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30739j/f547.item)