Saint VIGOR, évêque de Bayeux (530)

  Fête : 1 novembre

Saint Vigor est mentionné ce jour-ci au martyrologe romain ; on fait sa fête le 3 novembre à Coutances et à Arras, et à Bayeux le 5 de ce même mois. Il naquit dans l'Artois. Ses parents, recommandables par leur noblesse, l’étaient plus encore par leur piété. Il fut élevé dans la maison de saint Vaast, évêque d'Arras, et se distinguait de ses condisciples par son obéissance et son humilité. La crainte que son père ne l'engageât dans les liens terrestres lui fit quitter sa patrie et sa famille ; il vint avec un compagnon de son âge, nommé Théodemir, dans un village du pays de Bayeux, nommé Redeverus ou Ravière, dont il convertit tous les habitants par la prédication, la prière et l'exemple. La vertu de Dieu brillait tellement en lui, qu'il rappela à la vie un enfant qu'il avait baptisé et qui était mort quelque temps après son baptême. Il guérissait la cécité, la surdité et les autres infirmités ; un horrible serpent infestait tout le pays, il le tua par miracle.

Lorsque celui qui gouvernait l'Eglise de Bayeux fut sorti de ce monde, Vigor fut élu pour occuper son siège ; dès ce moment, ses jeunes, ses veilles, ses oraisons, ses prédications furent continuelles. Près de la ville s'élevait une colline nommée Phaunus ; il s'y trouvait une effigie de pierre représentant une femme que les païens adoraient. Ce lieu était du domaine royal. Saint Vigor en obtint la propriété du roi Childebert. La statue, dernier reste de l'idolâtrie dans ce pays, fut détruite ; sur cet emplacement, on construisit une église, et la colline prit le nom de Mons Chrismatis, Mont de l’Onction.

Cependant le comte Bertulfe, qui était païen, envahit à main armée la propriété donnée par le roi Childebert à l'église ; à cette nouvelle, saint Vigor, qui était vieux, monte en voiture, se fait conduire à la montagne, entre dans l'église et supplie Dieu de défendre lui-même son héritage. Il n'avait pas encore achevé sa prière qu'on vint lui annoncer que Bertulfe était tombé de cheval et s'était brisé la tête. Saint Vigor fonda, dit-on, le monastère de Cerare, qui fut détruit par les Normands. Il mourut dans un âge avancé et plein de mérites, le 1er novembre. Ses reliques furent dans la suite transférées du lieu de sa sépulture dans la cathédrale de Bayeux ; plus tard elles furent dérobées et transportées au monastère de Saint-Riquier, en Ponthieu. Une partie en fut restituée, en 1671, au monastère de Saint-Vigor, près de Bayeux, laquelle est encore conservée dans l’église de ce monastère, devenue église paroissiale.

On le représente menant en laisse un dragon ou serpent avec son étole.


Sources :

« Saint Vigor ou Vigueur, évêque de Bayeux », dans Paul Guérin, Les Petits Bollandistes : du 28 octobre au 30 novembre, t. XIII, Paris, Bloud et Barral, 1876, p.105 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30743s/f111.item)